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La mort du roi Tsongor

Critique du livre de Laurent Gaudé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce roman écrit en 2002 par le romancier et dramaturge Laurent Gaudé, raconte la longue destruction par les combats de Massaba à la mort du roi. Lorsque celui-ci s'éteint, il laisse sa fille seule face à un cruel dilemme, qui ne se résoudra que tragiquement pour tous les protagonistes. A son plus jeune fils Souba, il lui octroie la mission de construire sept tombaux à travers le royaume, chacun d'eux représentant un aspect de la personnalité du roi Tsongor. A travers son voyage, Souba fera malgré lui l'apprentissage de la honte en laissant éclater sa colère.

 

Tout d'abord, je trouve que ce roman se rapproche d'un conte philosophique puisqu'il retrace la vie d'un guerrier qui se surpasse toujours plus pour conquérir un royaume, mais qui, au final, devient saga, car las. La finalité n'est pas dans les choses matérielles puisque son royaume, œuvre de toute une vie, est détruit. Mais celle-ci repose dans l'héritage culturel, moral que le roi a transmis à ses enfants mais aussi à son fidèle ami et serviteur : Katabolonga.Cependant, même de ce point de vue, on peut craindre que nos erreurs se répètent, et que peu de gens sachent en tenir compte pour avancer d'une autre façon, telle que l'a fait Souba.

 

De plus, ce roman met en évidence qu'il faut toujours assumer un jour ou l'autre ses actes et que justement, chaque action amène une conséquence inévitable, ce qui est à mon sens, très juste.Ici, il s'agit par exemple de la promesse de Katabolonga de tuer le roi Tsongor même après des décennies d'amitié, ou de Samilia qui avait fait la promesse de se marier à Sango Kerim lorsqu'ils étaient enfants.En outre, le style d'écriture de l'auteur est simple et très fin, voire poétique. On n'a aucun mal à comprendre le sens et la portée des paroles des personnages.

Ce qui est surprenant et que les scènes de guerre, très sanglantes avec des tribus aux caractéristiques effrayantes, ne plongent jamais le lecteur dans le dégout. En effet, à travers la narration on se rapproche des deux camps qui sont finalement très similaires. On ne prend donc pas parti, ce qui nous permet de garder une certaine distance vis-à-vis des personnages, mais aussi de comprendre chacun des protagonistes.

 

Un autre aspect qui m'a plus dans ce roman, est le fait que l'auteur retrace "réellement" la mort du roi Tsongor, c'est-à-dire que l'auteur le laisse demeurer entre les deux rives. Par conséquent il réagit toujours aux événements, et en quelque sorte remplace le rôle du narrateur dans le sens où il porte des jugements, et laisse à chaque fois transparaitre uen morale.

 

Enfin, j'ai apprécié que le narrateur fasse état des faiblesses de l'être humain, ce qui donne une profondeur au roman. Cela s'est traduit par Sango Kerim qui se bat et laisse mourir ses hommes pour une promesse d'enfant, mais surtout par orgueil et fierté. Il en est de même pour Kouam, trop fier pour repartir sans son "dû", ou encore de Samilia qui laisse ses deux prétendants s'entre-tuer.De ce livre, j'ai retenu qu'au final, on n'échappe pas à ses gènes, et que si le contexte le permet il fera apparaitre le même comportement, les mêmes réactions. Nonobstant, il faut assumer son passé pour pouvoir aller de l'avant (tel que l'a fait Souba) ou accepter ses erreurs qui ont marqué définitivement son avenir (comme l'a fait Samilia).

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